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Résumé

D'avoir été, dès l'enfance, imprégné des réalités de la vie dans les conditions de la domination coloniale et d’avoir accumulé beaucoup d’expériences en Afrique et dans d’autres pays du monde ont pesé dans l’entrée en écriture de Sembene.

Toutefois, si le désir d’écrire ne s’est pratiquement jamais démenti chez SEMBENE, le choc, la détermination qui l’a mis sur l’orbite de la littérature vient de la conscience aiguë qu’il avait de l’écart entre le contenu des livres écrits sur l’Afrique, aussi bien par des Européens que par des Africains, moins nombreux, il est vrai, et les réalités de l’Afrique.

La forte personnalité de l’écrivain autorise ce dernier à se choisir une voie, une méthode créatrice, le réalisme critique, alors que l’approche marxiste, nourrie des « analyses » et « approfondissements » d’épigones orthodoxes de MARX et d’ENGELS, a produit, à partir de 1934, pour le Parti Communiste de l’ancienne Union Soviétique (P.C.U.S.) et les communistes de son obédience, une méthode créatrice, normative et officielle, le réalisme socialiste.

 

 

 

Situation et détermination d’écriture

 

Le contexte dans lequel Ousmane SEMBENE est entré en écriture est marqué du sceau de la colonisation. C’est un contexte où la domination de pays africains par les colonisateurs commence par la « prise de possession politique » et combine l’action économique, l’action administrative, l’action missionnaire, l’enseignement moderne. De cette situation très particulière où la société colonisée est considéré et traitée avant tout comme « un instrument créateur de richesse (alors qu’elle ne retient qu’une médiocre part des revenus en dépit de son nombre) » (BALANDIER G. 1982, p.18), découlent des processus de transformation affectant les hommes en premier lieu.

  D’avoir été, dès l’enfance, imprégné des réalités de la vie dans ces conditions précises et d’avoir accumulé beaucoup d’expériences en Afrique et dans d’autres pays du monde ont permis à SEMBENE de prendre très tôt conscience

-       de la nécessité de gagner sa vie à la sueur de son front,

-       de ce qu’il est et de sa situation : un Africain noir sous domination coloniale, et souffrant de discrimination raciale, même dans son pays,

-       de la présentation négative de l’histoire et de l’image des Noirs,

-       de son désir, de son ambition de dire ce que la vie lui a appris du monde et des hommes,

-       de ses limites : manque de connaissance et besoin de langue de communication d’audience internationale.

 

Son retour en France en 1948, après sa démobilisation à Dakar en 1946, lui a donné l’occasion de se rapprocher des écrivains, comme il le reconnaît lui-même :

J’ai commencé à fréquenter des écrivains, car j’avais le désir d’écrire et je n’étais pas d’accord avec leurs écrits. Chaque fois qu’il passait un écrivain, ou chaque fois que la possibilité m’était donnée d’aller à Paris, je rendais visite à un écrivain africain, quelle que soit sa nationalité. Par chance ou par curiosité pour les jeunes, ils me recevaient. Et je me suis mis à écrire. Ce fut Le Docker noir (in L’Afrique Littéraire n°76, 1985, pp.20-24).

 

Toutefois si l’ambition d’écrire ne s’est pratiquement jamais démentie chez SEMBENE, il lui a fallu payer inlassablement le prix de la formation exigée par son dessein. Il a d’ailleurs toujours été conscient de ses lacunes : « c’est quand je suis entré dans l’armée [en 1942, à l’âge de 19 ans, 5 ans après son exclusion de l‘école] que j’ai mesuré l’étendue de  mon ignorance » (cité par Samba GADJIGO, in Littérature et cinéma en Afrique francophone, 1996, p. 114). C’est pourquoi il s’est forgé une ardeur inébranlable au travail.

Cependant les raisons d’écrire s’accumulant chez ce témoin de la colonisation, soldat de la seconde guerre mondiale, responsable syndical local de la C.G.T., et membre du P.C.F., quel choc, quelle détermination a mis SEMBENE sur l’orbite de la littérature ?

Voici son explication :

J’étais militant de la C.G.T. On recevait alors une formation. La section africaine avait à sa disposition beaucoup de livres écrits par des européens avec leur propre vision de l’Afrique. Il y en avait aussi quelques-uns écrits par des Africains. Mais aucun de ces écrits ne reflétait la réalité. C’est ce qui m’a révolté, moi. Jusque là, c’était le mythe du bon sauvage nègre ; nulle part on ne voyait l’image d’un africain responsable de son destin. C’est ce coup de tête qui m’a poussé à écrire. (GADJIGO, 1996, p.116).

 

Voilà, en quelques mots, comment un homme que presque rien ne semblait prédestiner à la littérature écrite est entré en écriture pour se faire une place honorable dans les lettres françaises.

 

Un écrivain engagé

 

Le « coup de tête » qui a poussé SEMBENE à écrire, la détermination d’écriture qui est la sienne, a pour corollaire une mission bien définie qu’il précise en ces termes :

Pour moi, ma mission, c’est d’être toujours fidèle à la réalité et d’essayer de pousser les hommes à réfléchir sur leurs conditions d’existence, [de] leur faire comprendre qu’il leur est possible de les améliorer à tout moment. (GADJIGO, 1996, p.117).

 

La conception d’une telle mission conforte les milieux culturels et littéraires dans leur jugement qui fait de SEMBENE un écrivain engagé. Mais que faut-il entendre par là ? Ecrivain engagé ?

Répondant, en 1993, à la question de savoir s’il était « resté encore engagé », il avait déclaré sans ambiguïté :

Pour moi, l’engagement est difficile à définir. Même en tant que communiste, je ne sais pas ce que c’est. Pour moi, toute création doit refléter la vérité et la réalité. C’est tout. (Le Soleil n°7037, 17 novembre 1993, pp. 8-10).

 

Cette position claire et ferme est celle d’un écrivain de forte personnalité, sûr de lui, qui a su toujours garder le cap malgré les vents dominants. «En tant que communiste » il fait sienne l’approche marxiste, démystificatrice et logiquement militante, selon laquelle les rapports que la création artistique entretient naturellement avec l’histoire et les interactions entre superstructure et infrastructure font que l’œuvre agit sur l’histoire tout en reflétant la réalité. Cette réalité est saisie à travers les conflits qui naissent de la lutte des classes, c’est pourquoi la fonction idéologique de l’œuvre ne fait l’objet du moindre doute.

Toutefois l’approche marxiste, nourrie des « analyses » et « approfondissements » d’épigones orthodoxes de MARX et d’ENGELS, a pris au fil du temps le risque d’être normative et officielle pour le Parti Communiste de l’ancienne Union Soviétique (P.C.U.S.) et les partis communistes de son obédience, à partir de 1934. Or la conception dominante de l’engagement en art et en littérature est celle qui s’exprime par le réalisme socialiste, théorie des tenants du courant orthodoxe, c’est sans doute la raison pour laquelle SEMBENE a dit : « il faut vraiment que nous fassions attention ».

  Comment peut-on alors comprendre l’engagement, du point de vue des créateurs intellectuels africains dont l’histoire est marquée par la colonisation qui, passé l’épreuve de la force, a généré le plus grand mal dans les populations : l’extraversion ?

L’extraversion, en effet, a fait le lit de la dépendance non seulement économique et politique, mais aussi et surtout théorique. Sur le plan de la théorisation sur les grands problèmes politiques, économiques, scientifiques, philosophiques, les productions des intellectuels du Nord, quelle que soit leur idéologie, font école chez « nous » et inhibent l’initiative théorique. A « nous » débattre entre vent d’Est et vent d’Ouest, « nous » voici pris dans le tourbillon mondialisant. Il « nous » faut donc faire montre d’une sérénité et d’une personnalité à toute épreuve, afin de choisir entre toutes choses au mieux de nos intérêts, en un mot de « nous » déterminer en fonction des problèmes que « nous » avons à résoudre.

Il s’agit ici d’éviter le suivisme, d’éviter de porter des œillères et d’appliquer mécaniquement à des réalités données des théories qui perdent leur pertinence à leur contact. Il s’agit donc, tout en s’enrichissant de l’expérience et de l’apport des autres, de récupérer l’initiative théorique.

En consultant l’œuvre romanesque de SEMBENE, on peut tenter une esquisse de l’engagement selon l’auteur, à travers un certain nombre de questions :

v  Quelles sont les tendances du monde actuel ?

v  Quels sont les signes de notre temps ?

v  Quels problèmes cachés par ces tendances et ces signes affectent la marche des peuples africains ?

v  Quels sont les atouts et les handicaps des Africains dans la résolution de ces problèmes et la construction de leur devenir ?

 

Ces questions balisent la réflexion et la recherche de solutions des créateurs artistiques :

- animer des mises en scène romanesques qui permettent de prendre conscience de la situation des peuples africains, de voir les actions et réactions des Africains face à leurs problèmes,

- faire partager l’idée que l’avenir se construit au présent, et que les actes posés, les efforts déployés, prennent ainsi un sens,

- souligner que malgré les obstacles et les difficultés, l’expérience de la vie enseigne l’optimisme, car rien n’est complètement négatif,

- et montrer l’importance de l’histoire et de la culture en faisant comprendre cet enseignement d’Aimé CESAIRE, à savoir que « la voie la plus courte vers l’avenir est toujours celle qui passe par l’approfondissement, du passé » (CESAIRE, « Culture et colonisation », in Présence Africaine, n°8-9-10, 1956, pp.197-198).

S’interroger ainsi sur la situation et le devenir de l’Afrique et des Africains, et contribuer à travers ses œuvres à en faire prendre conscience tout en prenant parti, car il n’y a ni écriture ni lecture neutres ou innocentes, c’est peut-être cela une compréhension de l’engagement, que la lecture des oeuvres littéraires et cinématographiques de SEMBENE peut autoriser.

  A défaut d’être exhaustif dans les limites de l’exposé, nous proposons ici, à titre indicatif, des éléments éclairant la mise en œuvre de l’engagement dans les écrits romanesques de SEMBENE.

 

Méthode créatrice

 

Il faut d’abord s’arrêter sur la méthode créatrice de SEMBENE, qui est le réalisme critique. L’esthéticien et docteur en philosophie soviétique Avner ZISS définit ainsi le réalisme critique :

Méthode et tendance dans l’art réaliste des XIXe et XXe siècles. Le principe essentiel du réalisme critique est le reflet véridique du réel, le dévoilement de l’injustice sociale au sein de la société de classes, la révélation des contradictions et des tares du régime social basé sur l’exploitation. La brillante représentation critique des phénomènes négatifs dans les œuvres de cette tendance a contribué au développement de la protestation sociale et à l’affirmation des idéaux démocratiques et humanistes. Cependant, le réalisme critique s’est révélé seulement capable d’élaborer une attitude critique envers la réalité, sans proposer de programme positif pour la transformation révolutionnaire des rapports sociaux (A. ZISS, 1977, p.295).

 

Le réalisme critique est historiquement antérieur au réalisme socialiste, qui est la méthode créatrice dans l’art de la société socialiste fondé sur la conception du monde marxiste-léniniste. « En tant que communiste », SEMBENE est bien au fait des principes du réalisme socialiste, mais il est resté critique et perspicace à l’égard des processus de transformations sociales dans le monde. C’est pourquoi, tenant le plus grand compte du fait que le réalisme socialiste a été conçu et théorisé dans les conditions d’une société socialiste pour être un des instruments de la construction du socialisme, et qu’il a été érigé en norme officielle, l’auteur de L’Harmattan a défini clairement sa voie. Ce qu’il dit de la conception de ses films est aussi valable pour ses œuvres  romanesques :

ce sont des films qui suscitent des débats dans le but de favoriser la marche vers le socialisme. Ceci dit, quand je vois ce qui se passe dans les pays socialistes, il y a des chances pour que je sois pas mal «emmerdé » si un tel régime devait advenir au Sénégal … Je ne ferai jamais de films dans lesquels on ne montre que des défilés du premier mai et dans lesquels on entend à tout bout de champ » vive le socialisme ». » (in Afrique Littéraire et Artistique, n°49, pp. 114-126 : condensé des conversations entre O. SEMBENE et Guy HENNEBELLE depuis 1966).

 

On comprend mieux le choix de SEMBENE et la prudence qu’il recommandait en disant que, pour lui, l’engagement était difficile à définir et qu’il fallait « vraiment que nous fassions attention ».

 

Le griot

 

Tout en se défendant de faire la théorie du roman africain, il se réclame du griot, de son statut de témoin, de son rôle d’enregistreur et de raconteur, de son enseignement : « la conception de mon travail découle de cet enseignement : rester au plus près du réel et du peuple » (L.H, 1980, Avertissement de l’auteur).

Ainsi peut-on considérer que l’œuvre littéraire de SEMBENE est l’occasion de réhabiliter le griot dans la noblesse de son statut et de son rôle, lesquels sont assumés par le narrateur – conteur qui se manifeste bruyamment dans Guelwar en particulier (« A mi-récit, je dois vous ramener en arrière, pour vous narrer ce qui s’était passé bien avant le soleil de ce funeste jour ». (p. 56) et par le personnage du journaliste – écrivain qui apparaît dans L’Harmattan et dans Le Dernier de l ‘Empire.

 

Le « discours sur la littérature »

 

Un autre indice du parti pris de l’engagement chez SEMBENE est le «discours sur la littérature » que l’auteur multiplie dans ses œuvres pour dire sa conception du bon écrivain. Dans Le Docker noir (1973, p. 149), Pipo prévient Diaw en ces termes :

 Tu aspires à devenir un écrivain ? tu n’en seras jamais un bon, tant que tu ne défendras pas une cause. […] Un écrivain doit aller de l‘avant, voir les choses dans la réalité, ne point avoir peur de ses idées ». (c’est nous qui soulignons).

 

Dans Le Dernier de l’Empire (1981, II, pp. 209-210), Djia Umrel conseille à son mari, le doyen Cheikh Tidiane SALL :

Il est temps, pour nous tous de découvrir ou de redécouvrir nos centres, nos foyers culturels. Pourquoi devons-nous nous rendre à Paris, à Moscou, à Berlin, à Londres, à Rome, à Bonn, à Washington, à Pékin, au Caire pour valoriser nos connaissances, ou y ramasser des miettes de savoir sorti des expériences des autres. Est-ce que nous n’avons pas de passé ? D’expérience. Allah n’est pas à La Mecque, pas plus que Jésus n’est à Rome ! Ton livre doit nous ancrer dans la terre africaine, (c’est nous qui soulignons)

 

Dans ces deux romans, comme dans Véhi Ciosane et L’Harmattan, le romancier définit l’engagement et la mission de l’écrivain africain.

 

Thématique

 

Le souci de « nous ancrer dans la terre africaine » et de « rester au plus près du réel et du peuple » s’exprime dans les œuvres à travers une thématique variée et, dans certaines de ses composantes, constante. La variété des thèmes n’est pas le résultat d’un désordre ni d’une ambition mal maîtrisée de tout dire, de tout montrer. Elle est liée au caractère principal des œuvres romanesques de SEMBENE qui sont des romans du regard extérieur, c’est-à-dire des romans de l’espace extérieur, tant physique que social, où le romancier - observateur suit le peuple dans sa vie quotidienne. La constance, elle, ou le retour de certains thèmes, enseigne que, dans l’évolution des sociétés, des problèmes importants qui entravent la marche des peuples n’ont pas encore trouvé de solutions justes.

 

Analyse de la réalité sociale

 

Les thèmes qui sont soulevés sont les divers aspects d’un certain nombre de problèmes de fond que l’analyse de la réalité sociale a permis à SEMBENE d’identifier. C’est ainsi que les sociétés représentées paraissent affectées par

- la domination coloniale, puis néo-coloniale

- l’arrimage au capitalisme

- l’acculturation, surtout sous l’angle de l‘école nouvelle et de la « culture coloniale ».

- enfin par les aspects négatifs de l‘usage de la religion et des traditions.

 

Signification de l’œuvre

 

L’ensemble de ces problèmes soulevés amène à s’interroger sur la signification de l‘œuvre de SEMBENE.

Le romancier s’est assigné la mission « de pousser les hommes à réfléchir sur leurs conditions d’existence, [de] leur faire comprendre qu’il leur est possible de les améliorer à tout moment ». (Le Soleil, n°7037 du 17 novembre 1993, p.8).

On est donc fondé à considérer l’œuvre du romancier – cinéaste comme une réaction à des manques, une contribution à la résolution de problèmes dont l’extraversion continue de faire le lit. C’est pourquoi elle vise

- la réhabilitation de l’histoire africaine,

- l’attachement à la culture africaine, en mettant en valeur la mode et les usages africains (toilettes, habillement, objets courants visibles dans les descriptions de femmes : Oumy NDOYE dans Xala (pp. 86-87) et Manh KOMBETI dans L’Harmattan (p. 33) entre autres exemples) d’une part, et d’autre part en représentant des personnages qui prennent au quotidien la défense des langues africaines (L.B.B.D., O.P.B.P., L.H., XL.,)

Toutefois la bataille linguistique est menée par l’écrivain à travers une procédure d’encodage de son identité culturelle et linguistique, dans les textes en français. La situation de bilinguisme qui fait du wolof une langue dominée par le français, entraîne un phénomène d’interférence linguistique affectant les œuvres romanesques de SEMBENE. Cette interférence se manifeste globalement par la « francisation du wolof (manifestation seulement orthographique) » et la « wolofisation du français (manifestation graphique, syntaxique, sémantique, mélodique) ». En serrant les écrits de plus près, on se rend compte que l’interférence linguistique s’exprime dans une forme que Alioune TINE appelle « oralité feinte », c’est-à-dire « une simulation […] une modélisation possible de l’oralité proprement dite […] une ré-écriture de l’oralité ».

Dans l’œuvre littéraire écrite l’interférence linguistique se réalise dans des procédures de transposition d’énoncés de la tradition orale et de traduction.

L’attachement à la culture africaine passe aussi par la valorisation du savoir traditionnel africain, de la médecine traditionnelle africaine, comme le docteur Tangara l’explique à la matrone Manh KOMBETI dans L’Harmattan (1980, pp. 37-39).

L’œuvre romanesque de SEMBENE vise enfin l’union des peuples, dont Les Bouts-de-bois-de-Dieu et L’Harmattan expriment la nécessité, et leur épanouissement sur les plans économique, politique et social.

 

 

Conclusion

Sans avoir épuisé tout l’intérêt de la question de l’engagement dans ses rapports avec la création romanesque sembénienne, nous avons essayé de montrer comment l’autodidacte est entré dans les lettres françaises et comment, par un encodage conscient et maîtrisé, il prend en charge ses préoccupations esthétiques, politiques, économiques, sociales et culturelles, qui sont aussi celles des peuples africains. Puissent certains préjugés liés à l’étiquette d’autodidacte et à l’extraversion tomber pour qu’une lecture et une étude véritables de SEMBENE se développent au Sénégal, surtout parmi les jeunes lettrés.

 

Bibliographie

  • BALANDIER, Georges.Sociologie actuelle de l’Afrique noire, Paris, P.U.F., 1982.
  • NIANG, Saada (sous la direction de). Littérature et cinéma en Afrique francophone. Ousmane SEMBENE et Assia DJEBAR, Paris,L’Harmattan, Coll. « Images Plurielles », 1996
  • ROSIER, Jean – Marie. Marxisme et littérature. La critique littéraire marxiste française : 1945 – 1978 : Histoire / Théorie / Perspectives, Bruxelles, Edité par la Fondation Joseph JACQUEMOTTE, 1979.
  • TINE, Alioune.Etude pragmatique et sémiotique des effets du bilinguisme dans les œuvres romanesques de Ousmane SEMBENE. Thèse de Doctorat de 3ecycle présentée et soutenue en Mai 1981, Université Lyon II, U.E.R. des Sciences du langage.
  • ZISS, Avner.Eléments d’esthétique marxiste, Moscou, Les Editions du Progrès, 1977.

* Inspecteur de spécialité à Dakar.