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La revue Langues et Littératures a pour objectif, rappelons-le, de permettre la diffusion des résultats des travaux de recherche menés dans les domaines de la littérature et de la science du langage. La recherche ne peut vivre sans diffusion. Voila pourquoi Langues et Littératures, selon son rythme, sort aujourd'hui allègrement son neuvième numéro, témoignage de l'obstination de l'équipe rédactionnelle à persévérer dans la voie choisie. Il s'agit de rester fidèle à la vocation plurilingue et plurithématique de la revue. Sa vocation, c'est aussi sa contribution, chaque année, à la promotion de la science par la recherche.

        Ce faisant, l'architecture de la livraison 2005 se décline sur plusieurs axes allant de l'identité de l'être humain aux problématiques de la critique littéraire. En effet, l'homme cherche toujours à s'affranchir des contraintes de toutes sortes qui l'aliènent. La question de l'émancipation est d'une actualité indéniable dans ce temps de la mondialisation cultivore (Fall). Cet élan vers l'émancipation se lit aussi à travers des films comme Faat Kine d'Ousmane Sembene. Faat Kine a pu surmonter les barrières sociale, professionnelle, voire religieuse afin de retrouver la vraie femme qu'on ne doit plus réduire au sexe (Rwanika). Elle passe également par les stratégies de déconstruction avec Le Ventre de l'Atlantique de Fatou Diome. Cette métaphore aquatique confronte les discours fictionnel, historique et sociopolitique tenus sur l'immigration africaine et ses conditions (Diandue) ; par le dévoilement de la situation mononucléaire intime des personnages féminins dans Les Soleils des indépendances D'Ahmadou Kourouma et au-delà de laquelle il induit le symbole d'une Afrique tétanisée (Sidibe) ou encore par les apories de l'argumentation féministe dans C'est le soleil qui m'a brûlée de Calixthe Beyala s'inscrivant dans la logique de la réhabilitation de la femme (Mbassi).

        Cette condition féminine s'inscrit dans la condition humaine en général dont la fragilité de l'être humain nous est révélée par Le Parti pris des choses de F. Ponge et qui est en quelque sorte un hymne à la richesse des choses qui nous entourent (Dadié) ou par la poésie prophétique de Tchicaya U'Tamsi (Mbama).

        La théorie de la littérature apporte sa touche à l'édification de cet humanisme. Ainsi la sociologie du littéraire (Sanou) relance le débat sur la pertinence de la promotion des industries culturelles en Afrique. Le dialogue religieux (Usongos) constitue aussi un apport important à la civilisation de l'universel, comme une algèbre du comparatisme littéraire (Guiyoba) éclaire, d'une nouvelle dynamique théorisante, la conception traditionnelle « similitude – différence » des rapports littéraires et culturels.

        Voilà donc une moisson riche et diversifiée prêtre à être consommée.

Pr. Mwamba Cabakulu