Sur le fil...

Safara n°22 est désormais disponible...

Note utilisateur: 0 / 5

Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

La revue internationale d’analyse du discours, GRADIS, avait inauguré sa parution par la publication en septembre 2015 d’un numéro intitulé Logiques de l’hétérogène. Langages de ville et fabrique de singularités. Ce premier numéro, par la qualité des contributions d’une part et d’autre part la diversité des approches, avait reçu un accueil très enthousiaste auprès des enseignants, des chercheurs et des acteurs de terrain intéressés par les dynamiques urbaines et les logiques de travers qui les gouvernent. Cet intérêt réel pour les nouvelles configurations en œuvre dans les villes, nous a amené à former le dessein de creuser plus avant ce sillon encore.

Ayant pris prétexte de l’album Encyclopédie du groupe de rap Keur Gui, noyau initiateur du mouvement Y EN A MARRE au Sénégal en 2011, notre laboratoire GRADIS (Groupe de Recherches en Analyse des Discours Sociaux) avait organisé en partenariat avec le CREILAC (Centre de Recherches Interdisciplinaires pour les Langues, les Lettres, les Arts et la Culture) de l’Université Assane SECK de Ziguinchor des journées d’études sur les cultures urbaines : une première journée a eu lieu à l’Université Gaston Berger de St-louis en 2015 et une deuxième journée à l’Université Assane SECK de Ziguinchor en 2016. Ces journées n’auraient pas pu avoir lieu en 2015 comme en 2016 sans l’implication et le soutien, tour à tour, des collègues, des étudiants et des autorités universitaires de Ziguinchor et de St-Louis. Il faut aussi et surtout remercier ici le groupe Keur Gui dans son ensemble pour sa disponibilité, son engagement citoyen et sa compréhension qui ont facilité considérablement les choses. Les rappeurs de ce groupe, Thiat et Kilifeu, avaient accepté spontanément de clore chacune des deux journées d’études par un concert gratuit offert aux étudiants des deux Universités pour allier l’utile à l’agréable.  Ce furent alors de très beaux moments de réjouissance scientifique et artistique.

Il était donc convenu de publier en un volume spécial, les contributions des deux journées et de dédier le dit volume double à nos amis rappeurs de Keur Gui, mais pour des raisons techniques et de rationalisation, nous avons décidé finalement de ne publier dans un premier temps que les communications présentées lors de la journée d’études à l’Université Assane SECK de Ziguinchor en mai 2016. Les contributions présentées à la journée de l’Université Gaston Berger de St-Louis seront publiées dans un volume à part prochainement. C’est aussi le lieu de féliciter en saluant la pertinence et la détermination de notre collègue et amie Mme Ndiémé SOW qui a porté à bout de bras le projet de Ziguinchor et qui l’a mené avec brio et intelligence. Elle s’était déjà illustrée de fort belle manière lors de la journée de St-Louis.

Les textes qui composent ce numéro 2 de la revue GRADIS ont pour colonne vertébrale le groupe Keur Gui et plus particulièrement l’album Encyclopédie, mais dès le début de ce projet, il était entendu que les cultures urbaines ne se réduisaient pas au mouvement Hip-Hop seulement. L’expression Cultures urbaines renvoie donc, dans le cadre des travaux de notre laboratoire comme pour d’autres chercheurs de plus en plus nombreux, aux pratiques urbaines dans leur diversité et leur complexité. C’est pourquoi des analyses centrées sur l’album Encyclopédie (Ndiémé SOW, Assane Ndiaye) voisinent avec des approches des radios urbaines (Baye Massaer Paye, Mme Balle Niane) et des modes vestimentaires urbains (Dame Diop). Tandis que Kalidou SY tente, dans une synthèse rapide, de circonscrire les pratiques urbaines comme processus de production du sens, comme sémiosis sociale.

En réaffirmant le credo du Laboratoire GRADIS (Groupe de Recherches en Analyse des Discours Sociaux) depuis sa création (il regroupe des littéraires, des géographes, des socio-anthropologues, des politologues, des spécialistes des sciences du langage, des SIC, des sciences de la culture, etc. appartenant a plusieurs Universités sénégalaises) et de la revue du même nom, nous continuons à en appeler au décloisonnement des disciplines et à la mutualisation des savoirs et des savoir-faire dans nos Universités.

En fin, dès le 3e numéro dont l’appel va être lancé très prochainement, nous inaugurerons une rubrique Varia qui accueillera chaque fois un invité de marque pour proposer une contribution significative dans le domaine de l’analyse des discours sociaux. Cette contribution pourra se présenter sous la forme d’un article théorique, d’un modèle d’application ou d’un entretien.

Bonne lecture !